J’ai eu le plaisir d’assister à cette belle journée Agile Lyon 2018 dédiée à l’agilité mais surtout au management nouvelle génération. L’occasion de pendre un peu de recul...
L’agilité est une lame de fond qui dépasse largement le cadre des projets numériques et propose des préceptes de management en environnement complexe. La DSI, précurseur en la matière, est en avance sur les autres directions. L’enjeu de taille désormais est d’agiliser toute l’entreprise, de faciliter les collaborations transverses et de faire gagner en cohésion, en plaisir et en efficacité tout cet ensemble.
Il ne suffit plus de trouver la bonne idée, il convient de la faire émerger collectivement et qu’elle soit totalement appropriée et portée par un collectif.
De trop nombreuses directions générales constatent une désynchronisation entre leur vision stratégique et son déploiement par leurs équipes opérationnelles et par le management.
Parlons peu mais parlons bien : le gap est grandissant, les frustrations réciproques gangrènent le système, annihilent la motivation, les projets sont lancés puis abandonnés pour d’autres, les produits et services sont sous-utilisés puisque leur déploiement sur le terrain est top souvent négligé. Ce gâchis institué comme mode de fonctionnement dans presque toutes les entreprises occulte des trésors de valeur.
Qu’on les appelle Lean, agile, facilitation, que l’on fasse des design sprints, du design thinking et des hackathons, ces méthodes apportent des éléments de réponse à ce problème.
Avec pour mode la participation des équipes, la facilitation des échanges et des prises de décisions collégiales, la (re)création du plaisir de travailler ensemble, la remise en perspective de la valeur d’usage des produits et services par les clients, elles permettent peu à peu d’inverser la dynamique et de créer un véritable collectif au service de la vision stratégique.
Encore faut-il dépasser la simple vision du projet pour instaurer une dynamique collective, transversale, multi-métiers, qui s’intègre totalement dans les cursus de formations managériales et dans la culture d’entreprise.
Damien Thouvenin de Goood! nous évoque le rôle du manager dans cet environnement. Il articule le sens du travail, le bien être au travail et les relations entre collaborateurs, il est facilitateur, soutien, fixant un cadre et sécurisant l’environnement de l’équipe, créant la confiance. Contrairement aux idées reçues, le manager en environnement agile a toujours la possibilité d’être directif pour fixer le cadre, régler des différents, réaffirmer les objectifs de l’équipe même si elle est auto-organisée.
Le manager est animateur, pas question pour lui de disparaître !
Il doit veiller à l’appropriation de la vision stratégique par les équipes : échange, reformulation, enrichissement du sens sont indispensables.
La motivation dépend de la connexion de chacun au chantier a mener.
Philippe Damier est également intervenu sur le sujet du neuroleadership.
Le quotient intellectuel du groupe est toujours supérieur au QI le plus élevé de l’un de ses membres. Notons que la présence d’une « grande gueule » dans le groupe réduit systématiquement le QI du groupe!
La collaboration implique de combattre les préjugés que chacun d’entre-nous porte inconsciemment.
Les notes de devoirs d’élèves venus de quartiers défavorisés sont plus faibles que celles des copies des quartiers bourgeois si le correcteur dispose de l’information sur leur provenance. Elles sont tout à fait identiques si le correcteur ne possède aucune information!
Myriam Boudjada lors de son intervention inspirante « manager face au handicap » nous incite également à écouter nos émotions, combattre nos propres préjugés.
Savoir travailler en équipe c’est d’abord bien se connaître, ce sera le mot de la fin...
Bravo aux organisateurs de cette belle journée
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/image%2F2023644%2F20160408%2Fob_3c1b05_fractal-1128622-1920.jpg "Nouveaux usages, nouveaux business models et expérience client au coeur de la transformation digitale")